jeudi 4 juin 2009

des jours et des mois


Dimanche, ce bienvenu jour de repos. A peine levé, midi, je descends visiter un quartier de Mumbai que je ne connais pas. C’est comme un petit jour de vacance. Une ballade l’appareil en bandoulière qui me fait passer pour un touriste. La visite d’un temple Hindou me rappelle qu’un sixième de l’humanité vis dans ce pays et pour faire bonne mesure la mosquée qui a suivi me la confirmé. Des temples comme un retour à Hampi et des vagues se brisant sur les rochers comme un souvenir de Varkala.

Lundi, je suis un jeune cadre dynamique, levé à l’aube pour rendre visite à son fournisseur. Des heures de transport, pour quelques essais et beaucoup de blabla où il faut à la fois négocier à son avantage et garder le contact. Ici l’Inde est industrielle et la pollution la ravage. Les usines fumes et rejettent à tout va mais là n’est pas l’important, l’important c’est de produire avec pour lointain objectif de concurrencer l’économie des USA. Retour de nuit, sur une route où appelles de phare et klaxons ont depuis toujours remplacé code et panneaux.


Mardi, je suis un Bombayite, routine du travail et discussion de bureau avec les collègues. Coup de stress sur les retards des projets en cours et vannes pour faire passer. Paris, Mumbai, où ailleurs, l’univers du bureau me semble universellement transposable. Et puis l’autre vie. Le rickshaw m’emmène dans un appartement, un bar, un restaurant, peut importe à vrai dire, le tout est de sortir. Récupérer rapidement est un privilège de la jeunesse à ne pas gâcher.

Mercredi, j’attrape un avion, ce qui m’arrive bien plus souvent que de prendre le bus. Me voila de retour à Chindwara, heureusement pour quelques jours seulement. Je retrouve tout à l’identique, immobile dans la durée. Ce soir j’irais prendre une bière et discuterais avec les jeunes qui sont coincés ici depuis des mois voire des années. On parlera d'où ils veulent aller et de ce qu'ils veulent faire une fois qu’ils auront réussi à quitter cette endroit. Étrange impression de se dire que ces lieux dont ils rêvent ressemblent pour beaucoup à ceux que j’ai quittés la veille et que je retrouverais dans quelques jours.

6 mois et je suis tout cela à la fois.